Lasne , par monts et par vaux
Dimanche 26 janvier 2003

(extrait du bulletin Escapade n° 26 du 15 mars 2003)

La Lasne dans toute sa... nature Désigné volontaire deux semaines après l'événement, je vais donc faire appel à une mémoire quelque peu défaillante pour vous narrer les péripéties de notre randonnée guidée de main de maître par Jean-Pierre.
Tout commence d'abord derrière l'église. Enfin, si c'est derrière, c'est quand même loin derrière, comme aurait pu dire un célèbre homme à la pipe. Et surprise, nous sommes une quarantaine, bottinés et encapuchonnés dans le froid matin dont le caractère hivernal est accentue par une énorme chape de brume. Quelques nouvelles têtes à qui nous souhaitons la bienvenue dans notre groupe, sont présentes au rendez-vous. Froid aux mains, chaud au cœur, ne dit-on pas ? Et effectivement, c'est avec beaucoup d'entrain que nous emboîtons le pas à notre guide. Il nous a prévenus : le parcours sera vallonné.
Pour ne pas se démentir, il nous entraîne directement dans une sente pentue à travers une ancienne sablière, aujourd'hui un complexe scolaire. Sommet gauche, un sentier agreste à travers bois met nos qualités de descendeur en doute. O.K. Jean-Pierre, on a compris, ça va pas être de la tarte aujourd'hui !
La Lasne franchie- on a remarqué la roue métallique du moulin- nous remontons vers le joli village perché de Couture-St-Germain et son imposante église en briques. En compagnie du GR 126 (Bruxelles-Membre/Semois), nous traversons la belle hêtraie du Bois de Couture où, voici quelques années, je fis la rencontre d'un âne esseulé et manifestement en mal de compagnie. Après m'avoir suivi durant deux kilomètres, je ne dus ma liberté retrouvée qu'à un subterfuge à propos duquel un habitant du coin doit encore m'en vouloir. Racontant cette anecdote, une voix s'élève du groupe pour dire : " Qui se ressemble, s'assemble " . Grrr…. Le temps de revenir à nos… moutons et nous voici déjà à l'abbaye d'Aywières- ça se prononce comme ça s'écrit-. On ne visite l'endroit que deux fois l'an, lors d'expositions de jardinage et d'horticulture.
Aux portes de l'Abbaye d'Awiers Par de jolis sentiers et petits chemins traversant zones résidentielles et forestières (Bois Lionne, Bois de Paris), nous débouchons sur un vaste panorama d'où apparaît l'église d'Ohain blottie au pied du village. Nous bifurquons à droite, traversons la route Ohain-Lasne. En longeant le pittoresque ruisseau du Smohain, nous atteignons le quartier résidentiel huppé dit de la Brire, où de nombreuses voitures de luxe, souvent immatriculées dans un pays voisin dont le nom commence par les quatre mêmes lettres, garnissent les cours de non moins somptueuses villas.
Un dernier coup de hanche nous hisse au Complexe Sportif d'Odrimont. Notre président, en éclaireur avisé, nous a réservé les places pour le pique-nique. Les meilleures étaient certainement celles derrière la vitre donnant sur les courts de tennis. Un simple masculin vient justement de débuter : à ma droite, un beau mec ( dixit les dames) à l'allure sportive, la tenue impeccable, sorti tout droit d'un solarium de l'Avenue Louise. A ma gauche, un grand échalas, au crâne dégarni, plutôt mal foutu. Le premier joue la gagne, l'autre est là pour le fun. Dans nos rangs, les dames prennent le parti de qui vous savez. Le "Rony" l'a remarqué et en rajoute une couche… perd le set et le match et s'esquive. Ah ! si ce M. La Fontaine eût été là, quelle morale en aurait-il tiré ?
Il faut se remettre en route après cet intermède tennistique. Entre-temps, la pluie s'est mise à tomber ; ce n'est pas la drache nationale, juste un de ces crachins qui mouille bien partout où il ne faut pas. Mais aujourd'hui, c'est écrit, rien n'entravera notre bonne humeur. Même pas ce vilain autochtone, à la " baraque à 25 millions", qui s'en prend à notre Joseph l'obligeant à faire un détours d'une centaine de mètres. "Attention au contrôle fiscal ", lui lance Monique-Charlotte.
Voici Ohain et sa célèbre place triangulaire -héritage des Celtes- flanquée de son kiosque. Certains s'intéressent aux produits d'une non-moins célèbre pâtisserie locale. Et puis l'église romane, avec une surprise à la clef : une exposition de crèches du monde entier s'y tient, et c'est le dernier jour. Magnifique !
La boue n'était pas invitée... mais heureusement, les arbres sont là... Par un versant boisé, nous remontons vers la carrefour où les Morts se reposent dénommé ainsi car un célèbre bistrot assouvissait jadis la soif des "porteurs de cercueil". Après un passage boueux, voici enfin le Royal Golf de Waterloo dont nous traversons les installations en évitant les nombreux… trous de balle. Encore un quartier huppé -le Genleau-, et puis retour à Ohain , non sans s'être à nouveau bien "amusés" lors du passage d'un bourbier.
Un dernier cloaque à proximité des étangs d'Ohain, une ultime montée, et le clocher de l'église de Lasne confirme bien le terme de notre randonnée.
Lasne, cœur des Ardennes Brabançonnes, est plus qu'un slogan touristique. Pour nous, c'est maintenant une réalité.
Merci Jean-Pierre pour ce superbe parcours vallonné, boisé, campagnard, bref varié. Les Chimay bleues de Renipont n'en étaient que plus savoureuses.

Alain Wilemme

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