Préface

Depuis plusieurs jours, tous les randonneurs se demandaient pourquoi une aussi belle région était aussi désagréable au point de vue climatique ;
Hé bien, nous avons tout compris le 28 mai lors de l'excursion en car où Marie-Rose expliqua en quelques mots les caractéristiques de notre région.
En fait, le Limousin essuie un climat qui dépend étroitement de l'altitude. Les vents, fréquemment dominants du sud-ouest heurtent de plein fouet ses reliefs, placés en avant-garde du Massif Central.
Les précipitation sont nombreuses (nous l'avions remarqué de suite) et se situent entre 1200 mm et 1700 mm par an (mine de rien, cela fait une certaine hauteur). Les années climatiques ne se ressemblent pas, il y a souvent une alternance entre la sécheresse et un excès d'humidité, devinez dans laquelle nous étions.
Le tout agrémenté d'un vent glacial en guise de cerise sur le gâteau c'était donc complet jusqu'à ce mardi 28 mai car, et heureusement il y a une fin à toute situation désagréable.
Nous y avons alors découvert le Limousin déployant une parure éclatante de verdure, d'étangs et de rivières qui servait d'écrin à de magnifiques et paisibles villages au nom mélodieux, aux troupeaux de vaches limousines et de moutons au timbre assez particulier (Héélèène, Héélèène, Héélèène…).
Finalement, ce fut un séjour des plus agréable, que l'on n'oubliera pas de sitôt, surtout certains.
Reprenons tout cela chronologiquement.

MERCREDI 22 MAI
Mouvement vers NEDDE sous des cordes de pluie. Environ 10 à 11hrs sont nécessaires pour arriver à destination.
Désignation des hébergements, c'est très bien ces groupes de petits logements, confortables et relativement bien équipés.
Très beau cadre de verdure autour de l'ancien Château de NEDDE, ancienne demeure seigneuriale du 17ème S.
Emménagement, chacun fait son petit nid et ensuite, premier apéro offert par les " Randonneurs ", ce sera d'ailleurs ainsi tous les jours. Petits détails d'organisation et voilà déjà le programme du lendemain, cela ne traîne pas.
En raison de l'absence de notre chef Président bien-aimé, retenu provisoirement pour raisons de santé, c'est le Sergent RAMBO
Hélène, assistés des caporaux SPYDY Jo et MARCHTOUTDROIT Marcel, conseillé par LEDENTE Elie, qui mettront en œuvre le programme concocté par notre boss… et ce ne sera pas triste.
Notre serre-file habituel reprendra du service, en l'occurrence notre ami Joseph, l'homme dont la voix porte au-delà du possible. On fête un anniversaire, celui de Nadine, mon épouse ; elle atteint le demi-siècle. Très sincèrement, elle ne les fait pas, ses rides sont peu profondes (" caresser dans le sens du poil, c'est bien connu ").
A la fin du repas, sous un air de " Happy Birthday " quelque peu timide, (le chant n'est pas le fort des randonneurs, sauf tard dans la soirée) deux gâteaux 100 % pur chocolat. Bonjour les calories, heureusement, demain, on marche.

JEUDI 23 MAI
Matinée libre : derniers petits rangements, petite reconnaissance des lieux, situation du restaurant et du bar, heures d'ouverture (très important, surtout pour le bar où nous allons par après déchanter).
Après-midi : petite mise en jambes de 13,3 kms. Le temps, bof… pas terrible. Il pleut, il ne pleut plus… situation permanente tout l'après-midi. On ne doit rien oublier et tout prévoir.
Cocktail anecdotique du jour :

• Christiane S a oublié de " tout prévoir ", car il fallait faire … avant de partir, alors subitement " il m'faut faire " et en plus, il tombe des cordes ; le rouleau de papier a subit une cure d'amaigrissement en trois minutes, en fait, au fur et à mesure qu'elle le déroulait, il se mouillait et, vu sous cet angle, le papier est difficilement utilisable. Pauvre Christiane, elle était dans une situation assez em…, excusez du terme mais il est incontournable.

• Ho, Marie-Pierre P, n'essaye pas de resquiller sous le prétexte que tu n'as plus de stick, nous t'avons à l'œil. Faire semblant de l'avoir oublié involontairement, quelle honte pour une randonneuse et en plus, on venait à peine de partir.

• Alors Jeannine V, qui accepte de marcher uniquement dans les descentes. Dans une voiture, les montées sont moins fatigantes. C'est bon pour une fois mais que cela ne se reproduise plus.

• la honte de la journée, notre cheftaine (dont je n'oserais citer le nom) demande son chemin à un indigène (il s'agit d'une personne du pays et non pas d'un primate équatorial). Pour une randonneuse confirmée, pas fier.

• le gag : contente de notre marche (2 Kms en plus quand même), soucieuse de notre bien-être, notre cheftaine propose d'aller boire un verre. Vite dit, vite fait, elle s'empresse de s'installer en terrasse d'un bar et s'assied, sans précaution, dans un fauteuil. Devinez… le fond du siège était plein d'eau, pour peu de temps car c'est son postérieur qui a tout absorbé, le cordon du string en premier.

• la mésaventure de notre ami Elie est moins amusante : lors du petit-déjeuner, il s'est cassé une dent et l'a avalée. C'est vrai qu'il aurait pu la récupérer à la sortie, imaginez le cinéma.

SAMEDI 25 MAI
16,5 Kms en ligne (minimum) de PEYRAT le CHÂTEAU à BUJALEUF. Nous sommes dix-huit randonneurs au départ, le temps est identique.
Rien de particulier à commenter, étais-je bien éveillé ou étais-je émerveillé par le paysage, c'était certainement çà.
Aujourd'hui est un jour spécial, c'est un souper médiéval qui nous sera servi et en tenue d'époque, s'il vous plait.
Nous aussi, sommes invités à nous travestir ; certains ne sont pas tristes à voir, notre doyen Tony (père d'Hélène) porte la couronne de tissu autour du cou, on aurait dit un bulldog, il ne manquait plus que la chaîne, quoique, avec ses deux filles .
Moi, je portais la couronne sur la tête, je ressemblais à un Saint tout craché.
Essayez de manger sans fourchette comme au Moyen Age, cela a été le cas et ce, avec le voisin de droite en guise de serviette. C'était autorisé et certains ne s'en sont pas privés, n'est-ce pas, Tony, sur la frêle épaule de sa copine Yvette.Apéritif, potage, cuisse de poulet aux lentilles, pudding… tout ça sous les chants et les élucubrations d'un troubadour.

DIMANCHE 26 MAI
J'ai pris congé des randonneurs, le compte-rendu sera effectué par notre envoyé spécial, le sergent RAMBO Hélène.
Tellement il pleuvait, les 8 courageux ou inconscients, que nous étions, se sont concertés dans les voitures pour savoir s'ils n'allaient pas faire demi-tour.
Prenant notre courage à deux mains (ou à deux pieds si vous le préférez), nous nous sommes équipés sous la douche.
Dans le village de Bussy Varache, nous nous sommes arrêtés devant une exposition de très mauvais goût : un jardin décoré entièrement d'objets en plastique : poupées, trains, tables, etc.
Nous avons pris directement un petit chemin dans la forêt très dense qui nous a protégés de la pluie. Après la forêt Chabrouty, nous avons eu une vue splendide sur la Vienne et les rails où passe en pleine saison un train à vapeur. 500 mètres hors circuit nous ont conduit aux ruines de l'ancien moulin de la Rivière. La fin de la randonnée s'est déroulée sous un beau soleil.
Après avoir repris nos voitures, nous sommes allés faire la visite d'Eymoutiers qui s'est limitée à la collégiale et la maison du tanneur car notre plan de la ville ressemblait à une boule de papier mâché tellement il pleuvait. Nous nous sommes réconfortés devant une bière (ou deux) aux châtaignes.

LUNDI 27 MAI
Nous sommes une vingtaine pour une randonnée en boucle de 21,5 Kms au départ de ROYERE DE VASSIVIERE. Ce n'est pas possible, le ciel nous est tombé sur la tête, il tombe des cordes. Et pourtant, il paraît que le Limousin jouit d'un micro-climat, c'est certainement celui où il pleut le plus.
Enfin, il faut faire avec ; pluie, soleil, grosses averses, éclaircies se succèdent tout au long de la journée, les séances d'habillage et de déshabillage aussi.
Ce sont des ruines qui nous accueillent pour le repas de midi. " Pour une fois, les ruines sont bien fleuries " signale Jo en regardant les femmes assises contre les ruines.
Un gentil randonneur rétorque : " Plusieurs sont déjà fanées " (sans commentaires).
Il y a tellement d'immenses flaques que l'on exige également du randonneur de véritables dons d'équilibriste ; le passage sur des troncs, accroché aux fils de clôture est plus que périlleux d'autant plus que ceux qui sont déjà passés regardent, le sourire aux lèvres, l'appareil photo prêt, le faux pas pouvant entraîner la chute de leur camarade… bande de faux jetons.
Nicole ou Nounou (sœur d'Hélène) s'amuse à effrayer les pauvres biches, il est vrai que la vue d'une tignasse ébouriffée sur une masse bleue n'est pas du tout sécurisante… pauvre bête.
Le lac de VASSIVIERE nous révèle ses premiers clichés, il est superbe ; c'est malheureusement sous une pluie battante qu'il se dévoile. Un raccourci de 2 Kms se présente (c'est la première fois que cela nous arrive), une douzaine d'entre nous sont désireux d'écourter notre marche, c'est compréhensible. C'est donc au pas de charge que les huit autres font le grand tour, ils n'arriveront que 15 minutes plus tard que les autres… chapeau.
Retour au centre, petite douche, l'apéro traditionnel et le souper, aujourd'hui bœuf bourguignon et pâtes.

MARDI 28 MAI

Excursion surprise en car préparée et commentée par Marie-Rose. Le temps parait rétabli, tant mieux.

MERCREDI 29 MAI
Matinée : première randonnée à VASSIVIERE de 8,5 Kms (près de 10 Kms au total, c'est classique maintenant). Que de juste, voici le récit d'un film digne du Festival de CANNES :
" MAIS OÙ EST DONC PASSEE LA 7ème RANDONNEURS "
" Il était une fois, une compagnie de randonneurs (19 au total) qui, après s'être émerveillé devant les œuvres sculpturales du Chemin des Poètes, se trouva, au beau milieu des bois, pourvu de moyens d'orientation divergents excluant toute situation exacte sur le terrain. Des ondes malsaines s'étaient emparées de nous. De nouveaux chemins se créaient, de nouvelles lignes à haute tension nous trompaient, les appareils d'orientation indiquaient deux " Nord " différents. Incroyable, tout était contre nous, nous devions envisager le pire, la survie de tous, les cabanes pour la nuit, la restriction et le partage des moyens de subsistance, c'était terrible ".

Hé, les potes, rien de tout cela… c'était uniquement les guides qui s'étaient paumés, et c'est par un pur hasard que nous sommes retombés à proximité du " Chemin des Poètes ".
Quelle belle journée : nous dînons sur de grandes tables dans un camping, on était vraiment bien et on avait très faim… les émotions, ça creuse.

Après-midi : tour de l'Ile, de 6,5 kms.
Nounou et Yvette nous rejoignent.
Marche de détente au travers de sculptures d'art contemporain.
Le temps est magnifique pour cette agréable promenade qui ménage échappées et points de vue.

JEUDI 30 MAI
Randonnée en boucle de 21,9 Kms au départ du centre, Aie, aie, aie combien de Kms allons-nous encore faire ? Nous sommes huit qui, à peine avoir lacés nos chaussures, attaquons une rude montée pour nous retrouver sur le plateau des Millevaches. Tiens, pourquoi ce drôle de nom ?
Certains parlent d'une bergère qui aurait cédé ses mille vaches au diable par un jour d'orage (en ce qui nous concerne, on lui aurait bine cédé nos guides) d'autres parlent de mille sources ou, tout simplement, parce que l'on y élève des vaches de race " Limousine ". Et cette espèce de ruminant, vous connaissez ?
Bien avant qu'un industriel ne baptise ainsi la voiture qu'il venait de créer, notre Limousine, celle qui porte des cornes, était déjà très célèbre. Car, avec ses beaux yeux, sa robe toute rousse et surtout sa viande, elle a fait la renommée de toute la région, tant sur les foires que sur les tables.
Revenons à notre randonnée, des plus classiques, sans difficultés bien particulières, distance parcourue à l'arrivée, plus de 24 Kms , ça ne nous surprend plus.
Deuxième apéro en terrasse, que c'est gai… ho, bon anniversaire Jeannine.

Pêle-mêle
- Quelques sobriquets se sont créés au fil des jours :

• " TROTTINETTE ", pauvre Juliette. C'est moi qui, ne pouvant retenir son prénom, l'ai baptisée de ce nom. Aucun rapport avec l'une ou l'autre randonnée.

• la " MAMY MOBILE " est très explicite : notre amie Christiane avait le pied droit plâtré, elle s'était cassé l'ongle du petit orteil… je crois.

• " Madame PROSTATE ", sobriquet de dernière minute, est attribué à Maryse, notre amie française dont les besoins naturels semblaient assez fréquents. Un examen de la prostate lui a été chaudement conseillé.

Le mot du scribe
Permettez-moi un petit mot : merci.
Merci à tous les organisateurs, à tous les guides (sans rancune) pour ce merveilleux séjour, merci à tous les randonneurs et autres pour leur gentillesse, leur humour, leur joie, leur esprit de groupe.
Maintenons ce dicton nouvellement crée : " Pourquoi prendre un raccourci quand on sait faire un détour ".
Vivement la prochaine fois.
Bien amicalement.

Freddy 2

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